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Le cas Cambridge Analytica n’a pas fini de faire couler l’encre. Estimée comme une atteinte aux données privées, cette affaire a exhorté une chasse aux sorcières contre Facebook. Alors, qu’en dit le PDG du célèbre réseau social ?
#DeleteFacebook, vous avez sûrement entendu ou vu ce hashtag passer, notamment sur Twitter. Il fait référence à un mouvement de protestation contre Facebook suite à l’affaire Cambridge Analytica. Tesla et SpaceX font parti des pages Facebook qui ont été fermées pour protester contre l’utilisation de données de 87 millions de comptes, sans le consentement de leurs utilisateurs, par la société britannique Cambridge Analytica.
Ce scandale est d’autant plus virtuel que politique. Il s’avère que la société a participé à différents « moments » politiques tels que le Brexit ou la campagne présidentielle des États-Unis en 2016. En effet, Cambridge Analytica a été mandatée par l’équipe de Donald Trump pour des études sur la population américaine. Grâces à ces analyses, les messages du président actuel sur Facebook ont pu être formatés pour atteindre les cibles idéales. D’après Das Magazin, l’entreprise aurait ainsi reçu 15 millions de dollars pour ses études.
L’affaire commence en 2013, lorsqu’un chercheur de l’Université de Cambridge Aleksandr Kogan crée une application de quizz personnalisé nommé « thisisyourdigitallife ». Elle consistait à répondre à plusieurs questions sur soi-même et ainsi être rémunéré puisque ces résultats devaient servir pour une étude académique. Néanmoins, les questions nécessitaient des réponses assez privées dès lors qu’il fallait donner son nom, âge, profession, ville etc.
Entre 2014 et 2015, les choses s’accélèrent. Suite à la volonté de protéger les données personnelles de ses utilisateurs, le célèbre réseau social décide de limiter les accès à ces données sensibles. Cependant, l’application avait partagé les données à la société Cambridge Analytica, entreprise de communication stratégique. Même si l’application a par la suite été bannie par Facebook, elle a affirmé avoir détruit toutes ces données. Facebook y a cru, jusqu’à ce qu’un article sorte…
Il n’y a de fumée sans feu et ce feu est Christopher Wylie. Le 17 mars 2018, l’ex-directeur de recherche de la société Cambridge Analytica décide de parler à travers un article publié par TheGuardian, où il explique dans une interview l’implication de la société dans les élections présidentielles ainsi que le Brexit. Les données récoltées par la société servaient ainsi à établir des profils psychologiques et politiques, puis utiliser cette segmentation dans le cadre de publicités politiques.
Quatre jours après cette déclaration, le PDG de Facebook prend enfin la parole sur sa plateforme et commence par ces mots : « Je veux partager une mise à jour sur la situation de Cambridge Analytica – y compris les mesures que nous avons déjà prises et nos prochaines étapes pour résoudre ce problème. » Il explique dans ce post la chronologie des faits du point de vue du réseau social. Trois étapes clefs y sont décrites : une enquête sur toutes les applications ayant eu accès à une masse de données considérables avant 2014, une restriction sur l’accès aux données aux développeurs, et enfin un rappel aux utilisateurs de Facebook sur les outils mis à leur disposition pour restreindre l’accès des applications.
Le 3 avril 2018, il publie cette fois les actions qui ont été menées sur la plateforme pour « protéger l’intégrité des élections à travers le monde ». Ces actions ont surtout été de nature expéditive (la suppression) pour tout compte ou page tentant d’influencer politiquement les utilisateurs, et ce notamment grâce à de nouveaux outils tels que l’intelligence artificielle.
La question reste : Peut-on vraiment penser que nos informations sont protégées sur la plateforme ?