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Migrer ses microservices vers Kubernetes représente aujourd’hui un enjeu central pour les entreprises qui cherchent à moderniser leur architecture applicative. Si cette transition promet une meilleure gestion des charges, une montée en performance et une plus grande résilience, elle nécessite une préparation rigoureuse et une maîtrise fine des composants du déploiement. L’objectif n’est pas simplement de déplacer des services vers un cluster, mais d’adapter toute une logique de développement, de mise en production et de supervision.
Avant toute tentative de migration, il est impératif d’évaluer si l’architecture actuelle des microservices est compatible avec un environnement Kubernetes. De nombreuses applications se revendiquent « microservices », mais reposent en réalité sur des services couplés ou des communications non standardisées.
Une analyse approfondie doit porter sur :
Selon une étude de Datadog menée en 2024, plus de 41 % des tentatives de migration vers Kubernetes échouent partiellement à cause de problèmes liés à une architecture trop monolithique ou à des dépendances non isolées.
Migrer vers Kubernetes suppose que chaque microservice soit déjà conteneurisé de manière propre. Cela dépasse la simple création d’une image Docker fonctionnelle : le conteneur doit être optimisé pour tourner dans un environnement orchestré, avec des limites de ressources définies, des variables d’environnement paramétrables et une gestion des erreurs propre.
Chaque image doit être :
Des erreurs courantes comme l’inclusion de dépendances inutiles, l’absence de couche de cache ou des ports non exposés peuvent ralentir considérablement la mise en production sur un cluster Kubernetes.
Une fois les images prêtes, chaque microservice doit disposer de fichiers YAML décrivant son comportement au sein du cluster : déploiement, service, configMap, secret, volumes, ingress, etc. Ces fichiers ne peuvent être copiés d’un exemple générique : ils doivent refléter les besoins réels du service.
Par exemple :
Dès cette étape, la complexité augmente rapidement. C’est pourquoi des outils comme Helm ou Kustomize sont souvent utilisés pour industrialiser la génération des fichiers manifestes tout en gardant une gestion fine des versions et environnements (dev, préprod, prod).
Contrairement à une architecture classique où les services communiquent souvent sur un même réseau, Kubernetes impose un modèle réseau entièrement redéfini, où chaque pod possède sa propre IP, temporaire et éphémère. La communication entre services passe donc par des ressources dédiées : services DNS internes, ingress controllers ou service mesh comme Istio ou Linkerd.
Sans configuration adaptée, les latences inter-services peuvent exploser. C’est pourquoi il est fondamental de :
En 2025, selon CNCF, près de 60 % des pannes critiques post-migration sont liées à des erreurs de configuration réseau ou de service discovery.
Une fois les microservices déployés sur Kubernetes, l’enjeu ne s’arrête pas au bon fonctionnement immédiat. Il faut s’assurer que l’ensemble des composants réagissent correctement en charge, en cas de panne, ou lors d’un redéploiement.
Cela passe par :
La résilience native de Kubernetes ne fonctionne que si l’application elle-même est conçue pour redémarrer proprement, supporter des interruptions et ne pas conserver d’état en mémoire. Sans cela, les crash loops deviennent fréquents, et les mécanismes de self-healing sont inefficaces.
Pour tirer pleinement parti de Kubernetes, il ne suffit pas de faire tourner un service : il faut aussi automatiser le cycle complet de déploiement, depuis la validation du code jusqu’à la mise en ligne. C’est le rôle du pipeline CI/CD.
Un bon pipeline doit pouvoir :
Les outils les plus utilisés en 2025 restent Argo CD, GitLab CI/CD et Tekton. Un pipeline mal conçu ou mal versionné peut conduire à des mises en production défectueuses, voire à l’écrasement d’un service stable.