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Sommes-nous totalement libres et anonymes lorsque nous naviguons sur internet ? Pouvons-nous rechercher tout et n’importe quoi sur le web ? La réponse est non ! Nous ne sommes pas libres de nos mouvements. C’est ce que le célèbre magazine Forbes a dénoncé en se procurant des documents qui ont fuité provenant de la justice américaine. Saviez-vous que lorsque nous faisions des recherches sur internet, Google pouvait communiquer l’identité de certains internautes à la justice américaine ? C’est pourtant la vérité. En effet, Il s’avère que les autorités américaines font pression au célèbre moteur de recherche afin de lui reporter l’identité de toutes personnes utilisant certains mots-clés, bien précis, provenant d’une liste spécifique qu’ils auraient communiqué .
Comme l’a dénoncé Forbes dans un de ses articles, ces documents prouvent que le gouvernement américain exige secrètement de Google, ainsi que d’autres moteurs, de repérer et de communiquer les informations sur tous les internautes utilisant certains mots-clés. Les autorités américaines ont ainsi mis au point un “mandat de mots clés” pour contraindre les moteurs de recherches à transmettre les identités de ces utilisateurs.
A ce jour, deux mandats classés confidentiels ont été rendus publics, divulguant un extrait d’une enquête fédérale sur des abus sexuels qui a eu lieu en 2019 dans le Wisconsin. Les autorités américaines se sont alors mis en recherche des personnes ayant participé à ces trafics et ayant abusé sexuellement d’une mineure. En 2020, il a été demandé à Google de fournir toutes les informations nécessaires pour leur enquête telles que les noms des comptes, les adresses IP ou les Cookies ID de tous les navigateurs ayant recherché l’identité de la victime, le nom de ses proches (mère) ou encore l’adresse au cours de 16 jours spécifiques de l’année des faits. A ce jour, une enquête des fédéraux est toujours en cours et nous ne savons pas combien d’utilisateurs sont visés par ces enquêtes.
Il y a également l’affaire R. Kelly qui a fait du bruit en 2020, en effet, un internaute a été identifié car il a cherché l’adresse d’une victime d’incendie criminel qui était également un témoin clé dans l’affaire du chanteur américain R.Kelly.
Une note du tribunal émanant d’un troisième mandat émis dans le Northern District de Californie en décembre 2020 a été mise en lumière par Forbes. La nature des informations demandées par ce mandat n’ont pas été divulguées. Trois autres mandats de mots-clés ont été dénoncés et utilisés dans le cadre d’une l’enquête sur les attentats d’Austin en 2018. Ces mandats donnent autorités aux fédéraux afin d’exiger auprès des moteurs de recherche Google, Microsoft et Yahoo de fournir les données sur les internautes ayant recherché différentes informations au sujet des bombes et explosifs.
Il est indéniable que les “mandats de mots-clés” mettent en péril la vie privée d’innocents. C’est ce que les défenseurs de la confidentialité ne cessent de crier depuis la mise en lumière de ses mandats par Forbes.
D’après l’association American Civil Liberties Union, l’avocate Jennifer Granick confirme que ces mandats vont à l’encontre du Premier Amendement des États-Unis et peuvent des personnes innocentes, d’autant plus que la police américaine agit en secret, ce qui n’entre pas dans le cadre de la réglementation publique.
Concernant les autorités françaises, aucune information n’indique que ces pratiques soient calquées en France. Cependant, rien n’est figé, il se peut que les autorités françaises aient recours à ce genre de pratique dans le plus grand des secrets.
Pour toutes ces raisons, il est fortement recommandé aux internautes de bien réfléchir à la nécessité ou au besoin de faire des recherches qui pourraient vous porter préjudice. On ne peut pas faire des recherches sur tout et n’importe quoi sous peine de se retrouver nez à nez avec les autorités…