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La start-up HeyGen a récemment développé un outil révolutionnaire permettant de faire parler n’importe qui dans une langue étrangère en vidéo. Cette technologie traduit les paroles de la personne filmée en respectant sa voix et ses intonations, tout en ajustant le mouvement des lèvres pour correspondre au texte dans la langue traduite. Mais est-ce que cette innovation mettra fin à la dispute entre les partisans de la version originale sous-titrée (VOST) et ceux de la version française (VF) ? On vous dit tout.
La querelle entre les amateurs de VOST et de VF existe depuis aussi longtemps que l’histoire du cinéma. D’un côté, les puristes préfèrent la version originale, arguant que c’est la « vraie voix » des acteurs, tandis qu’ils critiquent la mauvaise synchronisation labiale des versions doublées. De l’autre, les partisans de la VF optent pour plus de simplicité et de détente, sans se soucier des problèmes de traduction. Cette division a créé des tensions au sein des familles et des amitiés.
HeyGen a développé une technologie qui va au-delà de la simple traduction. Elle permet non seulement de traduire ce que dit une personne en vidéo, mais aussi d’ajuster le mouvement de ses lèvres pour correspondre au texte traduit. Cette approche rappelle les deep fakes, mais dans le domaine de la traduction.
La technologie de HeyGen combine plusieurs éléments déjà existants, notamment la traduction textuelle et vocale. Cependant, la nouveauté réside dans l’ajout d’une couche qui associe le son au mouvement des lèvres dans plusieurs langues. Cette approche garantit une synchronisation parfaite entre le texte traduit et le mouvement des lèvres de la personne filmée. Cependant, cette technologie a un coût élevé en termes d’énergie, de bande passante et également de stockage.
L’IA traductrice de HeyGen pourrait trouver des applications dans le marketing, la publicité de luxe, et la communication d’entreprise. Elle permettrait ainsi aux utilisateurs de s’exprimer dans leur langue maternelle, ce qui ajouterait de la chaleur et de l’authenticité à leurs messages. De plus, elle résoudrait le problème de la désynchronisation entre l’image et le son dans les versions françaises des films et des jeux vidéo. Cependant, pour des films nécessitant une grande expressivité émotionnelle, le travail des doubleurs restera irremplaçable.
Une préoccupation majeure est la possibilité que cette technologie puisse être utilisée pour créer des fake news. Claire Larsonneur, linguiste et experte en recherche souligne la nécessité de marquer les vidéos produites avec cet outil afin de garantir leur authenticité et d’éviter la diffusion de contenus manipulés. La vérification des vidéos reste essentielle pour prévenir les abus.
Bien que l’IA traductrice de HeyGen soit une avancée technologique prometteuse, la question de la préférence entre VOST et VF ne sera pas résolue par elle seule, car elle ne modifie pas fondamentalement les motivations des spectateurs. La coexistence des deux options persistera dans le monde du divertissement.