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Une nouvelle application baptisée iAvocat, développée par un entrepreneur lyonnais, crée l’émoi au sein de la communauté juridique en offrant des compétences juridiques grâce à l’intelligence artificielle, basée sur des décennies de décisions judiciaires. Découvrez comment cette innovation suscite la polémique et soulève des interrogations sur l’avenir de l’IA dans le domaine du droit.
Lyon, 5 janvier 2024 – Lancée par Isaam Reghi, l’application iAvocat fait couler beaucoup d’encre dans le monde juridique. À 35 ans, l’entrepreneur affirme que sa création révolutionne l’accès au droit en proposant des stratégies juridiques élaborées, similaires à celles d’un avocat humain. La particularité réside dans l’utilisation de l’intelligence artificielle, alimentée par plus de 50 ans de décisions judiciaires. Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité parmi les professionnels du secteur.
Selon son créateur, iAvocat a assimilé près de 11 millions de données, comprenant non seulement des décisions judiciaires mais aussi les programmes des écoles de la magistrature et du barreau. Cette voracité d’informations vise à offrir aux utilisateurs une stratégie digne d’un avocat chevronné. Toutefois, cette avancée technologique ne se fait pas sans controverse, soulevant des doutes quant à la capacité d’une IA à plaider devant une cour d’assises.
Les critiques envers iAvocat fusent sur les réseaux sociaux, certains exprimant leur scepticisme quant aux capacités réelles de l’IA. Face à ces réactions, le créateur de l’application annonce le lancement d’une plateforme de mise en relation visant à collaborer avec de véritables avocats. Cependant, la question persiste : l’intégration croissante de l’IA dans le domaine juridique est-elle une source d’inquiétudes légitimes ou ouvre-t-elle de nouvelles opportunités ?
Le débat sur l’impact de l’IA dans le secteur juridique s’intensifie, avec des avis partagés. Certains juristes soulignent que, malgré ses capacités impressionnantes, l’IA reste un outil analytique et non créatif. Maître Jean-Bernard Prouvez, avocat au barreau de Lyon, estime que l’IA peut être une aide précieuse, notamment dans la rédaction, mais ne remplacera jamais l’essence humaine nécessaire, en particulier lors des plaidoiries.
Foudeil Benazout, avocat ayant participé à l’évaluation d’iAvocat, met en avant l’importance de mettre l’IA en conformité avec la loi et la déontologie. La confidentialité reste un défi, mais il plaide en faveur d’une collaboration harmonieuse entre compétences humaines et intelligence artificielle pour tirer parti des avantages technologiques tout en respectant les valeurs du droit.
Vous l’aurez compris, la percée de l’IA dans le domaine juridique soulève des questions éthiques et pratiques, laissant place à un débat animé sur le rôle futur de la technologie aux côtés des avocats humains.