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Les services de VPN, de plus en plus populaires, suscitent des interrogations quant à leur capacité à garantir l’anonymat en ligne. Malgré les promesses faites par certains prestataires, un récent incident a révélé que l’utilisation d’un VPN ne garantit pas toujours l’impunité.
Le 20 octobre 2023 dernier, Le Parisien* rapportait le cas d’un lycéen de Saint-Ouen-l’Aumone (95) et résidant à Triel-sur-Seine (78), interpellé pour avoir envoyé de fausses alertes à la bombe à son lycée par e-mail, même après avoir utilisé un VPN pour masquer son identité. Cela soulève des questions sur l’efficacité réelle de ces services pour assurer l’anonymat en ligne.
Les VPN, ou Réseaux Privés Virtuels, sont des services de plus en plus utilisés pour naviguer sur Internet de manière sécurisée. Ils fonctionnent en redirigeant la connexion Internet de l’utilisateur par le biais d’un serveur tiers, qui agit comme un intermédiaire entre l’utilisateur et le site web auquel il souhaite accéder. En activant un VPN, la connexion de l’utilisateur passe par ce serveur tiers, qui peut se situer à l’étranger, ce qui permet d’accéder à des contenus réservés à d’autres régions, comme les catalogues Netflix.
De plus, l’un des principaux avantages des VPN est de masquer l’adresse IP de l’utilisateur. Cette adresse IP est un identifiant unique qui permet de localiser la connexion de l’internaute, mais avec un VPN, elle est remplacée par l’adresse IP du serveur du VPN, préservant ainsi l’anonymat de l’utilisateur sur le site web qu’il visite.
Toutefois, malgré cette apparence d’anonymat, les autorités disposent de moyens pour remonter la piste d’utilisateurs malveillants. Les fournisseurs de VPN conservent généralement des données de connexion, ce qui leur permet de faire le lien entre l’adresse IP réelle de l’utilisateur et celle qu’il a utilisée via le VPN. Les prestataires de VPN coopèrent fréquemment avec les autorités et répondent aux réquisitions judiciaires. Ainsi, les autorités peuvent obtenir des informations sur les utilisateurs via les fournisseurs de VPN, révélant ainsi leur identité réelle.
Certaines activités en ligne peuvent être traçées jusqu’aux informations du compte de l’utilisateur, comme le souligne NordVPN. L’objectif des VPN est de protéger la vie privée de leurs utilisateurs, mais pas de préserver leur anonymat en cas d’activités illégales, comme l’explique le service VPN de F-Secure.
Le passage par un serveur basé en Suisse peut sembler offrir un certain avantage en matière d’anonymat en ligne, car la Suisse est en dehors de l’Union européenne. Cependant, cela ne garantit pas une protection totale. En effet, plusieurs accords internationaux, comme la Convention sur la cybercriminalité, s’appliquent au-delà des frontières de l’UE. La Suisse est signataire de ces accords et coopère avec de nombreux pays en matière de lutte contre la cybercriminalité, y compris la France avec la loi SREN.
Dans le cas d’alertes à la bombe et de terrorisme, la coopération entre la Suisse et la France est envisageable, ce qui signifie que l’utilisation d’un VPN basé en Suisse ne garantit pas l’impunité en cas d’activités illégales. Des prestataires de VPN suisses ont déjà coopéré avec les autorités en transmettant des informations sur leurs utilisateurs lorsque cela est jugé justifié dans le cadre de procédures d’entraide judiciaire internationale.
* Source : https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/saint-ouen-laumone-un-lyceen-interpelle-apres-deux-fausses-alertes-a-la-bombe-en-deux-jours-20-10-2023-NBD6C7R3W5A2BLMWKHJ7GSQCJ4.php