Pourra-t-on payer nos courses avec les tickets restaurants en 2025 ?

Pourra-t-on payer nos courses avec les tickets restaurants en 2025 ?

Alors que la fin de l’année approche 2024, une question se pose pour de nombreux salariés : pourront-ils continuer à utiliser leurs tickets-restaurants pour faire leurs courses alimentaires en 2025 ? Le gouvernement semble pencher en faveur d’une prolongation de cette mesure, mise en place dans un contexte de forte inflation, mais cette décision n’est pas sans controverses, notamment du côté des restaurateurs.

La prolongation de la dérogation à l’étude

Depuis 2022, il est possible pour les salariés d’utiliser leurs tickets-restaurants pour acheter des produits alimentaires non directement consommables, tels que des pâtes ou du riz, dans les supermarchés, et ce jusqu’à un plafond de 25 euros par jour. Cette dérogation, instaurée pour faire face à la hausse des prix, devait prendre fin au 31 décembre 2024. Toutefois, des discussions au sein du gouvernement suggèrent qu’elle pourrait être maintenue pour une année supplémentaire, voire pérennisée.

Cette possibilité vise à répondre aux besoins des salariés confrontés à un coût de la vie en constante augmentation. Si elle est prolongée, elle offrirait une souplesse bienvenue à ceux qui utilisent ces titres pour adapter leurs dépenses alimentaires au quotidien.

Les restaurateurs en désaccord

Les restaurateurs, pour leur part, critiquent fortement cette dérogation. Ils estiment qu’elle bénéficie principalement aux grandes surfaces et qu’elle détourne les tickets-restaurants de leur objectif initial : favoriser la consommation dans les établissements de restauration. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), la part de marché des restaurants a diminué de 6,4 points depuis l’instauration de cette mesure, tandis que celle des grandes surfaces a augmenté de 8,4 points.

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Les restaurateurs craignent que cette prolongation aggrave encore leur situation, en particulier alors que l’inflation montre des signes de ralentissement. Ils appellent donc le gouvernement à revoir cette mesure et à recentrer les tickets-restaurants sur les repas consommés à l’extérieur.

Un soutien massif des salariés

Malgré les réticences des restaurateurs, les salariés, principaux bénéficiaires de cette dérogation, se montrent largement favorables à son maintien. Selon un sondage réalisé au printemps dernier, 96 % d’entre eux souhaitent pouvoir continuer à utiliser leurs tickets-restaurants pour leurs courses alimentaires. Cette mesure leur permet de mieux gérer leur budget face à des prix alimentaires qui restent élevés, même si l’inflation a légèrement ralenti.

Les habitudes d’utilisation des tickets-restaurants révèlent également un changement notable : 36 % des salariés les utilisent principalement dans les supermarchés, contre 34 % dans les restaurants et 24 % dans les commerces de proximité. Ce phénomène reflète un recours accru aux grandes surfaces pour des achats alimentaires, au détriment des restaurants.

Vers une réforme plus large des tickets-restaurants

Le gouvernement ne se contente pas de réfléchir à la prolongation de cette dérogation. Un chantier plus large de réforme des tickets-restaurants est en cours, dans le but de contribuer au bien-être des salariés. Une des pistes étudiées est la mise en place d’un double plafond : celui de 25 euros serait réservé aux dépenses dans les restaurants et les boulangeries, tandis qu’un plafond inférieur s’appliquerait aux achats en supermarché.

Cette réforme pourrait représenter un compromis entre les attentes des salariés et les revendications des restaurateurs, en limitant l’utilisation des tickets-restaurants dans les grandes surfaces tout en maintenant une certaine souplesse pour les consommateurs. Les détails de cette réforme sont encore à l’étude, mais devraient être annoncés d’ici la fin de l’année.

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Une décision imminente

La question de l’avenir des tickets-restaurants pour les achats alimentaires sera bientôt tranchée par le gouvernement. Face aux divergences d’intérêts entre les restaurateurs et les salariés, l’exécutif devra faire des choix qui concilient soutien au pouvoir d’achat et protection des secteurs de la restauration. Quoi qu’il en soit, une décision doit être rendue avant la fin de l’année, et elle impactera directement les habitudes de consommation des salariés pour 2025.


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