Ransomware : quels sont les meilleurs reflexes à adopter ?

Ransomware : quels sont les meilleurs reflexes à adopter ?

Les ransomwares constituent une menace informatique de plus en plus sophistiquée et dévastatrice. Ces logiciels malveillants ont pour objectif de verrouiller l’accès aux données d’un utilisateur ou d’une entreprise en échange d’une rançon. En 2023, le coût moyen d’une attaque de ransomware pour une entreprise s’élevait à 4,54 millions de dollars selon une étude d’IBM. Malgré la présence d’antivirus et d’outils de cybersécurité, aucune protection n’est infaillible. L’erreur humaine reste l’un des vecteurs d’attaque les plus exploités par les cybercriminels.

Les techniques utilisées par les cybercriminels pour contourner les défenses

Les cybercriminels exploitent la vulnérabilité psychologique des utilisateurs grâce à des techniques d’hameçonnage (phishing). Cela consiste à envoyer des e-mails frauduleux se faisant passer pour des entités de confiance (banques, fournisseurs de services, entreprises connues). En 2022, plus de 3,4 milliards d’e-mails de phishing ont été envoyés chaque jour, selon une analyse de Cybersecurity Ventures.

Exploitation des failles de sécurité

Les pirates informatiques profitent des vulnérabilités logicielles pour s’introduire dans les systèmes. Lorsqu’un logiciel n’est pas mis à jour, il devient une porte d’entrée idéale pour une attaque. Par exemple, la faille exploitée par le ransomware WannaCry en 2017 touchait des systèmes Windows non mis à jour, infectant plus de 200 000 ordinateurs dans 150 pays.

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Ransomwares furtifs

Certains ransomwares sont spécialement conçus pour passer sous le radar des antivirus. Ils utilisent des techniques d’obfuscation, ce qui leur permet de se dissimuler dans le système pendant plusieurs jours avant d’exécuter leur attaque. C’est notamment le cas des ransomwares fileless, qui n’écrivent aucun fichier sur le disque dur et opèrent uniquement en mémoire vive.

Les bons reflexes pour se protéger des rançongiciels

Les ransomwares exploitent principalement les failles de sécurité présentes dans les logiciels et les applications. Une vigilance permanente est nécessaire pour limiter ces vulnérabilités. Il est recommandé de privilégier les téléchargements depuis des sources officielles, comme les stores certifiés tels que l’App Store ou Google Play, ainsi que les sites des éditeurs de logiciels reconnus. Un programme provenant d’un site inconnu peut contenir un code malveillant permettant aux pirates d’infiltrer un système.

Lors de l’installation d’une application, il convient d’analyser minutieusement les permissions demandées. Certaines autorisations excessives doivent éveiller les soupçons. Par exemple, une simple application de lampe torche ne devrait pas nécessiter un accès aux contacts ou aux messages.

Les mises à jour régulières du système d’exploitation et des logiciels sont également à recommander. De nombreux ransomwares profitent de failles déjà corrigées par les éditeurs, mais encore présentes sur les appareils des utilisateurs qui tardent à effectuer les mises à jour. WannaCry, qui a infecté des centaines de milliers d’ordinateurs en 2017, a exploité une faille déjà corrigée par Microsoft plusieurs mois avant l’attaque.

Identifier les e-mails et fichiers suspects

Les pièces jointes infectées restent l’un des principaux vecteurs de propagation des ransomwares. Les cybercriminels envoient des e-mails en usurpant l’identité d’une entreprise ou d’un organisme de confiance pour inciter l’utilisateur à ouvrir un document corrompu. Un simple clic sur une pièce jointe infectée peut suffire à chiffrer les fichiers du système.

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Il est impératif de ne pas ouvrir un fichier si l’expéditeur semble inconnu ou suspect. Même lorsqu’un e-mail provient d’un contact connu, il faut vérifier l’adresse d’expédition réelle et détecter d’éventuelles anomalies, comme des fautes d’orthographe ou des demandes inhabituelles.

Certains types de fichiers sont plus dangereux que d’autres. Les extensions comme .exe, .bat, .vbs ou encore les fichiers contenant des macros activées dans les documents Office peuvent exécuter des scripts malveillants dès leur ouverture. Une analyse avec un antivirus avant l’ouverture d’un fichier douteux est fortement recommandée.

Adopter une navigation internet sécurisée

Les ransomwares peuvent s’installer via des sites frauduleux contenant des malwares cachés dans des publicités piégées (technique de malvertising) ou des téléchargements involontaires (drive-by download). Les sites proposant des logiciels piratés sont souvent des sources de contamination, car ils contiennent des fichiers modifiés qui dissimulent des ransomwares.

Il est préférable de ne pas visiter de sites non sécurisés, en particulier ceux signalés par les navigateurs comme potentiellement dangereux. Lorsqu’un site affiche une alerte indiquant que la connexion n’est pas privée, il vaut mieux éviter d’y entrer des informations personnelles.

Les liens reçus par e-mail, sur les réseaux sociaux ou dans des forums doivent être cliqués avec prudence. Un lien peut sembler légitime mais rediriger vers un site piégé. Il est recommandé de survoler le lien avec la souris pour voir la véritable adresse de destination avant de cliquer.

L’usage du protocole HTTPS est un bon indicateur de sécurité, bien que certains sites malveillants puissent également l’utiliser. La présence d’un cadenas dans la barre d’adresse reste un premier critère à vérifier.

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Renforcer la protection avec des mesures complémentaires

Effectuer des sauvegardes régulières

Les sauvegardes fréquentes des données importantes permettent de limiter l’impact d’une attaque ransomware. Si un pirate parvient à chiffrer un système, une copie de secours stockée en lieu sûr permet de restaurer les fichiers sans céder à la demande de rançon.

Il est recommandé de conserver les sauvegardes sur un support externe déconnecté une fois la sauvegarde terminée. Un disque dur branché en permanence pourrait être chiffré lui aussi en cas d’attaque. Les solutions cloud sécurisées offrent une alternative intéressante, à condition d’activer des protections comme l’authentification à deux facteurs.

Utiliser une protection multicouche

Aucune solution unique ne peut garantir une protection absolue contre les ransomwares. Une approche combinant plusieurs outils de cybersécurité est la plus efficace.

Un antivirus performant détecte et bloque certains ransomwares avant leur exécution. Un pare-feu bien configuré permet de filtrer le trafic réseau et de stopper les connexions suspectes qui pourraient tenter d’exfiltrer des données ou de télécharger du code malveillant.

Des logiciels anti-ransomware spécialisés existent et sont capables d’identifier des comportements inhabituels, comme la modification soudaine de nombreux fichiers, et d’interrompre l’attaque avant qu’elle ne se propage.


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