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Se lancer dans une micro-entreprise tout en percevant des allocations chômage est une option souvent sous-estimée par les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail. Sous certaines conditions, les micro-entrepreneurs peuvent bénéficier de plusieurs aides, cumulables avec les revenus générés par leur activité indépendante. Cet article explore les différentes étapes à suivre pour optimiser ce dispositif et se réinsérer progressivement dans le monde professionnel.
Lorsque vous décidez de créer une auto-entreprise en étant au chômage, plusieurs dispositifs peuvent vous permettre de continuer à percevoir une allocation. En particulier, si vous êtes déjà inscrit à France Travail avant de créer votre activité, il est possible de combiner cette nouvelle situation avec le maintien de vos droits à l’allocation.
Il est toutefois essentiel de vérifier si votre précédent contrat de travail ne contient pas de clause de non-concurrence. Si cette étape est franchie, vous pouvez prétendre à deux aides principales : l’Aide au retour à l’emploi (Are) et l’Aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce). Ces aides sont adaptées aux freelances et aux personnes se lançant dans une entreprise individuelle.
L’Aide au retour à l’emploi (Are) est souvent maintenue pour ceux qui choisissent de devenir micro-entrepreneur. Cependant, il existe une condition importante : le cumul de vos revenus issus de votre activité de freelance avec l’allocation Are ne doit pas excéder le montant brut de votre dernier salaire. Ce mécanisme permet de sécuriser financièrement les premiers mois d’activité, tout en continuant à bénéficier d’un soutien économique de la part de France Travail.
Si vous aviez déjà une micro-entreprise avant votre inscription à France Travail, vous avez la possibilité de cumuler l’intégralité de vos droits Are avec les revenus générés par votre auto-entreprise. Ce dispositif est particulièrement avantageux pour ceux ayant démarré une activité indépendante à temps partiel avant de devenir demandeur d’emploi.
L’Aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce) constitue une autre possibilité pour les micro-entrepreneurs. Contrairement à l’Are, l’Arce consiste en un versement en capital d’une partie de vos droits à l’allocation chômage, correspondant à 45% ou 60% du total de vos droits. Ce montant est versé en deux fois, à six mois d’intervalle.
Pour bénéficier de l’Arce, vous devez déjà percevoir l’Are et obtenir l’Aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (Acre). Cette exonération partielle ou totale des charges sociales durant la première année est un avantage non négligeable pour les freelances et les indépendants souhaitant se lancer dans une nouvelle entreprise individuelle. Cependant, il est important de comparer les bénéfices de cette aide par rapport à un maintien prolongé de l’Are.
Le calcul des allocations chômage pour les personnes ayant créé une micro-entreprise repose sur le salaire journalier de référence (SJR). Ce dernier est déterminé en fonction de la rémunération brute perçue durant les 24 mois précédant la fin de votre contrat (ou 36 mois pour les personnes de plus de 53 ans).
France Travail applique ensuite deux formules pour déterminer votre allocation journalière : 40,4% de votre SJR majoré de 12,95%, ou bien 57% de ce même SJR. La méthode la plus favorable est retenue, en tenant compte de plafonds fixés à 31,9 euros minimum par jour et à 75% du SJR maximum. Pour les freelances, cette allocation est un complément indispensable durant les phases de développement de leur auto-entreprise.
Les micro-entrepreneurs doivent également tenir compte des charges sociales appliquées à leur activité. Celles-ci varient selon la nature de l’activité indépendante : elles s’élèvent à 71% pour les activités commerciales, 50% pour les prestations de service, et 34% pour les activités libérales. France Travail déduit ensuite 70% de votre chiffre d’affaires de l’allocation Are mensuelle.
Ce système permet de moduler le montant des aides en fonction de la progression des revenus tirés de votre entreprise individuelle, tout en offrant un filet de sécurité pour les indépendants en phase de lancement. Ainsi, même avec une baisse temporaire des revenus, le micro-entrepreneur peut continuer à percevoir une part de l’Are, facilitant la transition vers une activité économique plus stable.