Le phénomène du « never quitting » qui impose une disponibilité 24h/24 aux salariés

Le phénomène du « never quitting » qui impose une disponibilité 24h/24 aux salariés

Après le burn-out, le bore-out, les workaholics, voici le nouveau terme du moment : le « never quitting ». C’est une pratique de travail qui impose une disponibilité constante aux jeunes salariés, s’impose de plus en plus dans les grandes entreprises. Si cette exigence semble prometteuse pour les ambitions professionnelles, elle cache des dangers considérables pour la santé physique et mentale des travailleurs.

Nous allons voir les effets néfastes de cette tendance, particulièrement sur les jeunes diplômés, et les initiatives pour lutter contrer ces pratiques.

Les dangers du « never quitting » : un impact direct sur la santé

Les jeunes salariés, notamment les stagiaires et les jeunes diplômés, sont souvent soumis à des heures supplémentaires qui empiètent sur leur vie personnelle, allant parfois jusqu’à provoquer des nuits blanches. Ces conditions de travail excessives, imposées par certaines grandes entreprises et banques d’affaires, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé des employés. Le phénomène du « never quitting », ou « ne jamais arrêter », est particulièrement préoccupant, car il peut entraîner des conséquences dramatiques telles que le burn-out ou même le karoshi, terme japonais désignant la mort par excès de travail.

Des recherches ont souligné les effets néfastes de cette surcharge de travail. Une étude de 2018 publiée par la revue américaine « Proceedings of the National Academy of Sciences » a révélé une accumulation anormale de la protéine bêta-amyloïde dans le cerveau après une seule nuit sans sommeil, un facteur de risque pour la maladie d’Alzheimer. De plus, une étude de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris a établi un lien direct entre une charge de travail excessive et un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), avec 29 % de risque supplémentaire pour ceux qui travaillent plus de dix heures par jour de manière régulière.

Les jeunes diplômés : les plus vulnérables face à cette pression

Les jeunes diplômés, notamment ceux issus des écoles de commerce, sont souvent les plus affectés par le « never quitting ». Portés par leurs ambitions et la pression exercée par leur hiérarchie, ils acceptent parfois ces conditions de travail extrêmes. Cette culture de la performance, ancrée dans certaines entreprises, pousse les employés à repousser leurs limites au détriment de leur santé et de leur productivité. En effet, la performance des salariés plafonne au-delà d’un certain nombre d’heures travaillées, avant de décliner.

Cette quête incessante de performance a également des conséquences sur la stabilité des équipes, avec un taux de turnover particulièrement élevé. De nombreux jeunes travailleurs, confrontés à cette réalité, choisissent de quitter ce qu’ils perçoivent comme une « course des rats ».

Les initiatives pour lutter contre le « never quitting »

Face à ces constats alarmants, certaines entreprises commencent à prendre conscience des dangers du « never quitting » et à mettre en place des initiatives pour y remédier. Ces mesures incluent des sessions d’information, la mise en place de groupes de travail pour aborder les problématiques liées à la surcharge de travail, et le suivi des heures supplémentaires effectuées par les salariés.

Ces efforts visent non seulement à améliorer la santé des employés, mais aussi à accroître leur bien-être au travail, tout en maintenant une productivité optimale. Bien que ces initiatives soient encore rares, elles marquent un premier pas vers une prise de conscience collective des effets délétères du « never quitting ».


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